Thierry Maricourt : 23e jour de grève de la faim

mis en ligne le 28 février 1985
Lorsque vous lirez ces quelques lignes, notre compagnon Thierry Maricourt aura entamé sa grève de la faim depuis 23 jours. Condamné à six mois de prison pour insoumission totale, incarcéré depuis le 6 février 1985 à la maison d’arrêt d’Amiens, il continue sa lutte pour affirmer ses convictions libertaires, avec les seules armes qu’il possède actuellement… son corps, sa vie. Vingt-trois jours de lutte pour ne pas être un pion… « Quelle que soit la peine à laquelle je serai condamné, je ne changerai pas mon comportement. Je ne marcherai pas au pas. Je n’endosserai pas l’uniforme », voilà ce que disait Thierry, l’année dernière, lors de son procès en appel. Voilà qu’il continue à dire du fond de sa cellule, cellule 204 C.
Sera-t-il transféré à l’hôpital pénitentiaire de Fresnes ? Les autorités attendront-elles que Thierry soit à la dernière extrémité pour comprendre, enfin, qu’elles ne le feront pas céder ? Tout dépend de notre soutien ! De lui et de lui seulement. En écrivant, en téléphonant aux ministères de la Justice et de la Défense, pour exiger sa libération, nous l’obtiendrons… et nous l’arracherons, plus ou moins vite, selon l’importance de la mobilisation. La preuve ! Thierry lui-même l’apporte : « Je crois que si je n’ai eu "que" six mois de prison ferme, si j’ai pu m’exprimer lors de mes procès et si à l’heure actuelle je suis toujours en liberté, bien que condamné, c’est uniquement grâce à toutes les personnes, à tous les groupes libertaires et/ou antimilitaristes que je le dois. (…) Je tiens d’ailleurs à exprimer toute ma sympathie aux nombreuses personnes qui m’ont aidé au fil des jours… » Aujourd’hui, Thierry est incarcéré, le dixième jour il ne pesait plus que 55 kilos… combien maintenant ? Alors, n’attendons pas plus longtemps pour affirmer notre soutien.
Soyons nombreux chaque samedi à 15h, jusqu’à sa libération, à protester pacifiquement et silencieusement devant le ministère de la Justice, place Vendôme à Paris. La France n’est pas l’Argentine, et la place Vendôme n’est pas la place de Mai; mais Thierry est lui aussi emprisonné pour ses opinions. Dans les geôles de France croupissent des prisonniers d’opinion; ils ont pour noms : Patrick Aguiar, Fabien Duplaa, Serge Beausoleil… et Thierry Maricourt. Ne les oublions pas, obtenons leur libération.

Pascal Bedos