Quand l'autruche éternue...

mis en ligne le 1 août 2004

c'est toute la jungle qui s'enrhume

Sarko partout, potence nulle part

« Mon seul système, c'est mon omniprésence. » Sarkozy, UMP.

Potence. Quand on s'appelle Sarkozy on dit : omnipotence.

Dominateurs et œufs

« Nous ne devons pas donner le sentiment que nous sommes dominateurs. » Bartolone, PS.

La formule sonne comme un aveu. Dominateur, le PS l'est, surtout quand il voudrait ne « pas donner ce sentiment ». Les socialistes, ils aimeraient qu'on les voient humbles, âpres à la tâche, travaillant à notre bonheur, en tout cas jusqu'en 2007. Ils imaginent, les socialistes, qu'on a tout oublié, qu'on peut penser un seul instant que le PS a changé. Ils sont certains, ces imbéciles, que la prochaine fois on hésitera à les canarder d'œufs. On hésitera pas.

Au revoir

« La démocratie consiste aussi à tenir compte de l'avis des peuples. » Juppé, jeune retraité.

Goûtons sans modération ce « aussi », lequel résume à lui seul la vision qu'ont nos potentats de leur mission de représentation d'un peuple qu'ils ignorent au mieux, qui au pire les dégoûtent. Cependant, et vu son passif, voir le droit-dans-ses-bottes admettre que l'avis des peuples tout compte fait c'est peut-être pas tout à fait rien, pourrait passer pour un progrès. À un mois de la retraite, ce progrès-là arrive bien tard. Au revoir Juppé, et à jamais.

Souvenirs, souvenirs

« La CGT crie déjà victoire. C'est bon signe, cela signifie qu'elle devrait prochainement décrocher. » Un responsable d'EDF.

Il voudrait dire, le responsable, que la CGT s'apprêterait à nous refaire le coup de la « sortie honorable » ? Qu'elle chercherait une issue correcte à un mouvement auquel elle n'a jamais cru ? Ah ça, ça serait moche. Ça nous rappellerait 2003, et 1995, et 1986, et 1968, et...

À bicyclette

« Tant que François Hollande rêve, Laurent Fabius ne peut pas avancer ». Cambadélis, PS.

C'est le principe du tandem : si celui qui pédale s'endort, celui qui pédale pas se casse la gueule aussi.

Enfin

« Maintenant, on va faire de la politique. » Raffarin, premier ministre.

Plus d'élections durant trois ans, peinard, tranquille, pépère. Les véreux ont craché leur fiel dans les urnes, ils en sont fiers ces ânes. Raffarin, lui, est toujours là. Que certains aient pensé que pour le faire sauter il suffisait de voter pour le Parti Socialiste, c'est à s'en taper sur les cuisses. Maintenant qu'on a remisé les isoloirs, les panneaux en zinc trempé et toute la quincaillerie, ils vont faire quoi, ceux-là ? Bin rien, bin attendre, comme d'hab'. Attendre quoi ? Bin l'alternance, tiens ! Comme d'hab'... Raffarin sait, lui, ce qu'il va faire : de la politique, enfin. La politique, telle qu'il l'entend, est cette chose compliquée à laquelle ni vous ni moi nous ne comprenons rien.

Frédo Ladrisse

sources : Libération, Le Nouvel Observateur, le Parisien