Démocratie blindée

mis en ligne le 29 février 2004

témoignage d'un militant

Mardi 18 novembre 2003, 15 heures, Villejean. Je me promène avec ma compagne et mon enfant de 2 ans, lorsqu'en allant à la CPAM du quartier, je relève sur un caisson EDF un bombage de préférence régionaliste, véritable fourrier du racisme moderne de demain, préparant la survenue du repli communautaire et de la restauration féodale. De plus, ce message, pour introduire une confusion idéologique malsaine, s'affublait indûment d'un symbole de la pensée libertaire, en l'espèce le A cerclé de l'anarchisme.

Afin de faire disparaître ce graffiti à caractère nationaliste breton, j'ai utilisé un marqueur. Aussitôt, une voiture de police est arrivée dans mon dos et en montant sur le trottoir, celle-ci m'a bloqué contre le caisson. De ce véhicule, quatre policiers m'ont entouré et, à l'issue de ce contrôle d'identité, ont entrepris, en pleine rue et à l'américaine, bras et jambes écartés, une palpation au corps et la saisine de mon marqueur. Non contents de cette mise en scène, ils m'ont conduit au commissariat de quartier pour un procès-verbal d'audition. Ma compagne ayant prévenu deux camarades, ceux-ci sont intervenus au poste de police, ce qui m'a épargné une longue garde à vue.

De la justice de classe

Pour mon geste militant, je dois m'expliquer devant la justice. Je passe au tribunal correctionnel le 28 janvier 2004 à 14 heures, pour détention et usage d'un marqueur.

Nous sommes ici dans une disproportion de la qualification du fait incriminé et une remise en cause grave de la liberté d'expression et de circulation.

D'ores et déjà, nous appelons le plus grand nombre à venir soutenir un camarade qui n'a fait qu'exercer son droit à une libre opinion. Nous appelons également tous les individus attachés aux libertés publiques à venir à cette occasion le manifester.

Comité de contre-information et de solidarité