La Guerre du blé aura-t-elle lieu ?

mis en ligne le 17 avril 2003

LA VICTOIRE américaine en Irak devrait permettre aux exportateurs du Middle West de récupérer un marché déserté depuis la première Guerre du Golfe.

En Irak, le marché du blé représente quelque trois millions de tonnes. Jusqu'au début de la première Guerre du Golfe, la part des États-Unis s'établissait à 50 % pour tomber ensuite à zéro jusqu'à aujourd'hui. L'Australie avait alors fait son « trou » avec deux millions de tonnes d'exportations, suivie, dans une moindre mesure, de l'Inde et de la Russie.

La libération du marché irakien pourrait changer la donne. La nouvelle administration locale devrait permettre aux Américains de se tailler la part du lion. Malgré la participation de leur pays à la guerre, les fermiers australiens craignent de perdre un marché qui leur rapporte 800 millions de dollars australiens par an.

Ainsi, la réouverture de l'Irak pourrait se révéler une aubaine pour les exportations américaines de blé qui, selon l'US Department of Agriculture (USDA), ne seraient pour la campagne en cours que de 23,81 millions de tonnes contre 26,16 millions pour la saison 2001-2002, en recul de 9 %, dont 13 % rien qu'au Moyen-Orient.

L'envoi prévu de 600000 tonnes de blé par l'administration Bush, dans le cadre de l'aide humanitaire, n'est cependant pas de nature à rassurer les opérateurs du Chicago Board of Trade (CBoT) et les agriculteurs américains.

En effet, ces quantités ne seront pas prélevées sur le marché, mais sur le Bill Emerson Humanitarian Trust, réserves gouvernementales américaines de céréales pour l'assistance humanitaire. De quoi déprimer, sur le court terme, les cours de la céréale qui s'estimaient en fin de semaine dernière sous les 290 dollars le boisseau (au même niveau que mai 2002), contre 370 dollars en novembre dernier.

L'Irak reste un marché énorme à pourvoir, surtout si, comme certains analystes le pensent, les importations irakiennes devraient doubler dans les années à venir avec l'augmentation du niveau de vie de la population. De quoi rendre optimiste le marché sur le long terme.