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par F. Foinikiotis le 19 avril 2021

Aube Dorée, le crépuscule du fascisme 3e partie

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article extrait du Monde libertaire n° 1816 d’avril 2020

nous publions avec un an de retard cette 3e et dernière partie. Toutes nos excuses à l’auteur et aux lecteur/trice.s



Aube Dorée, le crépuscule du fascisme 3e partie

Pourquoi l’Aube Dorée ?
Ce serait absurde d’affirmer que les 7 % de grecs ayant voté Aube Dorée partagent l’idéologie nazie de Michaloliakos. Pourquoi alors avoir voté pour lui ? À cela, sans doute, plusieurs raisons.
A) La crise de la dette publique grecque et les plans d’austérité imposés par le FMI et la Banque centrale européenne.
B) La dissolution du parti d’extrême-droite de Géorgios Karatzaferis « L’alerte populaire Orthodoxe (LAOS) », en 2012 [note].
C) Le brûlant problème des immigrés en Grèce [note].
D) Le programme de l’Aube Dorée qui promet l’effacement de la dette du pays et l’expulsion des immigrés.
E) La stratégie de communication directe que ce parti cherche à avoir avec la rue et le peuple [note].
F) Son image extrême qui donne le sentiment d’être le seul parti qui puisse efficacement changer la situation.

En 2012, très peu de Grecs connaissent le passé pro-nazi de Michaloliakos. L’ancien chef de jeunesse de l’Epen, se place dans la lignée des régimes dictatoriaux et militaires de I. Metaxás (1936) et de Géorgios Papadopoulos (1967) : « Nous sommes juste des nationalistes grecs. Comment peut-on nous accuser de nazisme quand notre mentor Metaxás a dit non à l’envahisseur allemand ? » Sans chercher des analogies entre la crise grecque et celle qui a favorisé la montée des régimes fascistes en Europe de l’entre-deux guerres, il faut reconnaître que le peuple grec est tellement déboussolé par les mesures d’austérité qu’il n’a pas les idées très claires à cette époque [note] . Selon un sondage publié par le quotidien de gauche Elefthérotypia en 2013, 30 % des grecs regrettent la Junte des Colonels [note] . « Pour ces sondés, la dictature, qui plongea le pays dans l’obscurantisme et la répression au nom de la défense d’un idéal « gréco-chrétien » et d’une « race pure », l’emportait sur la démocratie actuelle en termes de niveau de vie et de sécurité. » (Quotidien suisse le Temps/21 avril 2013)

Progressivement, la vérité sur Aube dorée finit par éclater. Des images d’un autre temps commencent à circuler dans les réseaux sociaux. Apparitions publiques des membres du groupe devant la statue de Léonidas à Thermopyles (Flambeaux, drapeaux à l’aigle à deux têtes, mégaphones stridents, parades et défilés militaires). Images encore plus hardcore : les vidéo-clips du groupe punk-rock Pogrom. Le bassiste du groupe est le député Artemis Mathaiopoulos, ex-petit copain de la fille de Michaloliakos, Urania Michaloliakou. Extrait d’une de leurs chansons : « Parle grec ou crève : « Vous venez dans notre pays, vous n’avez rien à y faire, vous avez faim comme des vauriens et vous mangez les enfants. Vous parlez russe ou albanais. Mais désormais, on vous apprendra à bien parler grec. Parle grec ou crève. » ! …

Pire encore. Pour être plus exact, l’horreur absolue. Les paroles de leur chanson antisémite Auschwitz : « Juden Raus ! Vacances à Auschwitz. J’encule Anne Frank. J’encule toute la lignée d’Abraham. L’étoile de David me fait gerber. Oh ! Que j’adore Auschwitz ! Juifs de merde, je ne vous lâcherai pas. Je viendrai uriner sur le Mur des Lamentations… »

Voilà le véritable visage d’Aube Dorée. Voilà quel genre d’individus a été admis au Parlement européen en 2014. Quand les vidéo-clips du groupe Pogrom commencent à circuler, Artémis Mathaiopoulos se justifie à la « Yann Moix » : « C’était une blague entre potes, une plaisanterie de jeunesse » ... Quand commencent à circuler des photos compromettantes montrant un autre député Christos Pappas habillé en SS et faisant le salut nazi devant une croix gammée : « Il ne faut pas en faire un fromage c’est juste des photos prises lors d’un bal masqué. » Quand on montre dans des débats télévisés les unes pro-nazi de la revue Chyssi Aygi, Michaloliakos parle de coup monté et de photomontage. Quand on surprend le chef d’Aube Dorée faire le salut fasciste, il répond : « Je suis peut-être fasciste, mais mes mains au moins sont propres. » Quand un paparazzi révèle sur l’épaule du député Kasidiaris, un énorme tatouage-croix gammée : « Ce n’est pas la croix gammée, c’est le Méandre Grec ».

« Nous sommes le seul parti contre le système », affirme Ilias Kasidiaris. Pourtant, dans son ouvrage Aube Dorée, livre noir du parti nazi Grec, Dimitris Psarras atteste qu’entre l’Aube Dorée et les grands oligarques du pays il y a toujours eu des connections. « Dès son entrée au Parlement, l’organisation s’est empressée d’exprimer son admiration pour les milliardaires grecs (…) Dans la même veine, Aube dorée a approuvé en 2012, les mesures prises en faveur des sociétés anonymes de football (avantages fiscaux, non-impositions, etc.). À cette occasion, l’organisation a exprimé son souhait que le gouvernement fasse preuve de la même générosité à l’égard de tout citoyen et de tout contribuable. La partialité de l’organisation à l’égard du grand capital s’est également manifestée lors de la scandaleuse fusion entre la Banque du Pirée et La Poste hellénique. Là encore, les députés d’Aube dorée n’ont pas signé le texte des partis d’opposition demandant la constitution d’une commission parlementaire pour examiner les conditions de cette fusion. »

Ce qui est certain c’est que le groupe, depuis des décennies, a souvent eu des rapprochements avec des courants radicaux de l’armée, de la justice, de la police [note] ou encore de l’Eglise [note] . Affirmer que ces autres groupes partagent les mêmes idées qu’Aube Dorée serait incorrect. Disons plutôt qu’ils ont eu parfois des intérêts et des ennemis communs. « L’organisation entretient de très bonnes relations et de bons contacts avec des officiers et sous-officiers de l’armée, tant actifs que retraités. Elles entretiennent aussi de très bons rapports avec des gradés de la police, actifs et retraités, tout comme de simples agents. Par le passé, à l’occasion des grandes manifestations de commémoration du 17 novembre 1973 ou d’autres manifestations organisées par la gauche radicale et le milieu anarchiste, la police procurait à des membres de l’organisation du matériel de télécommunication, ainsi que des matraques, pour qu’ils puissent localiser et charger les manifestants en tant que ’’citoyen indignés’’.» [note] .

Aube Dorée n’a jamais été un parti politique. Aube Dorée n’a toujours été qu’un gang de rue [note]
. Un gang de rue qui par un étrange concours de circonstances, a réussi en politique sans vraiment le chercher et sans y être préparé. Pour Aube Dorée, la rue a toujours été plus importante que les urnes. Même élus ses militants ont été fidèle à eux-mêmes. On peut tout leur reprocher sauf ça (!). Le 12 juin 2012, un groupe motorisé saccage les maisons et les véhicules de 5 pêcheurs d’origine égyptienne. Le 12 août, un Irakien est victime d’une agression meurtrière et 4 Indiens sont hospitalisés pour des blessures à l’armée blanche. Pendant ce temps, un autre groupe attaque des vendeurs ambulants près de l’Acropole. Le 23 juin 2012, des membres du groupe défilent dans les rues du centre donnant aux commerçants d’origine étrangère, un ultimatum d’une semaine pour fermer les boutiques et quitter le territoire. Le 24 juin, un groupe d’une vingtaine de personne agresse à coups de matraque des travailleurs immigrés a Elaionas. Pendant ce temps-là dans les rues d’Athènes, ils organisent des repas solidaires et des dons de sang exclusivement destinés aux Grecs. Leurs slogans sont toujours les mêmes : « Nettoyer le Tsigane » ; « Pour une Grande Grèce dans une Europe libre, sans musulman et sans américano-sioniste » ; « Sang honneur, Aube Dorée » ; « Anars et bolchos, cette terre n’est pas à vous », ou « Les Grecs d’abord, d’abord la Grèce ».

Même lors de leurs interventions télévisées ils n’arrivent pas à garder leur sang-froid. Dans la matinée du 7 juin 2012, sur le plateau de la chaîne de télévision ANT1, le député d’Aube Dorée, Ilias Kasidiaris, jette un verre d’eau sur la députée de Syriza Rena Dourou et frappe violemment sur le visage l’ancienne journaliste et député Liana Kanelli. Il va falloir attendre l’assassinat du rappeur Paylos Fyssas le 18 septembre 2013 par un militant d’Aube dorée, pour pousser la justice et la classe politique à réagir. Ainsi donc, les néo-nazis grecs passent soudainement des bans du Parlement au box des accusés. En 2018, dans le cadre d’un procès, 69 membres du groupe sont accusés d’avoir dirigé une organisation criminelle. Aux élections parlementaires de 2019, le parti Aube dorée n’a plus aucun délégué. Cela signifie-t-il que tout est fini ? Pas vraiment. Le 20 janvier 2019, le journaliste français Thomas Iacobi co-auteur du documentaire « Aube dorée, une affaire personnelle » est interpellé à Athènes par un groupe de cinq personnes vêtues en noir. « Toi, C’est toi qui a fait le documentaire sur l’Aube Dorée ? ». Ensuite le journaliste est violemment attaqué et subit multiples coups de poing sur le visage. « Tu voulais Aube dorée, hein ? Tu voulais Aube dorée ? Tu en as ! » Terminons par notre camarade le cinéaste militant anarchiste, Yannis Youlountas agressé par les militants d’Aube Dorée au Pirée en juin dernier. Un grand salut solidaire à lui…

F. Foinikiotis

Notre auteur aimant développer grâce à des notes conséquentes, les voici dans leur intégralité (NLDR)

Aube Dorée, les notes explicatives

1) La dissolution du parti d’extrême-droite de Géorgios Karatzaferis L’alerte populaire Orthodoxe (LAOS), en 2012
Lors des élections de 2009, LAOS (Parti d’extrême droite équivalent au FN français) est la 4ème force en Grèce (5,63 % des suffrages et 15 députés au parlement). Comment ce parti s’est-il auto-dissous ? Le 31 octobre 2011, le Premier ministre grec, George Papandréou, annonce la mise en place d’un référendum sur l’accord entre l’Europe et la Grèce. Angela Merkel et Nicolas Sarkozy sont furieux. Devant cette pression, Papandréou renonce au référendum et plaide pour un gouvernement d’unité nationale censé sauver la Grèce de la faillite. Soutenu par une coalition entre le PASOK, la Nouvelle Démocratie et LAOS, se forme alors un nouveau gouvernement d’union Nationale avec comme Premier ministre, l’ancien vice-président de la Banque centrale européenne, Loukas Papadimos. C’est la première fois depuis la chute de la junte des colonels qu’un parti d’extrême-droite participe au pouvoir. Comme LAOS a trahi ses électeurs aux élections parlementaires de 2012, il n’aura plus aucun délégué au Parlement.

2) Le brûlant problème des immigrés en Grèce
En Grèce, les migrants clandestins étaient estimés à 19 000 en 1980. En 1993 selon le ministère de l’Ordre public, ils s’élèvent à 500 000 (250 000 Albanais). Au cours des années 2000-2010, la Grèce est devenue un pôle d’attraction pour des centaines de milliers d’immigrants, non seulement des anciens pays socialistes, mais du monde entier (Afrique, Asie). En 2010, 7% de la population du pays est composée d’immigrants de pays non-membres de l’Union européenne. La cause ? « La Solidarité européenne » ... Selon le règlement de Dublin, un réfugié ne peut demander asile que dans le premier État membre de l’Union européenne dans lequel il a posé un pied. Donc, presque toujours la Grèce et l’Italie. En 2015, lors de la grande crise migratoire, environ un million de personnes sont passées clandestinement par la Grèce. En 2018, le ministre de la Politique migratoire, Dimitris Vitsas a déclaré : « De 2015 à ce jour, 1,5 million de réfugiés et migrants en situation irrégulière ont traversé la Grèce. Le plus grand nombre est passé en 2015. » Même si la Grèce n’était pas préparée socialement et économiquement à supporter une telle crise migratoire (hôpitaux débordés, manque de places et d’infrastructure, hausse de criminalité), le peuple grec, contrairement à ses représentants dans sa grande majorité, s’est montré extrêmement sensible et solidaire.

3) La stratégie de communication directe que ce parti cherche à avoir avec la rue et le peuple
« Les dirigeants et les membres d’Aube dorée sont et resteront inlassablement aux côtés des résidents de ces quartiers. (…) Jusqu’à maintenant, ils voyaient leurs quartiers se transformer en villes pourries du Tiers-monde. A partir de maintenant, ces quartiers sont à nous. » (Aube Dorée, Livre noir du parti nazi Grec, Dimitris Psarras)

4) Il faut reconnaître que le peuple grec est tellement déboussolé par les mesures d’austérité qu’il n’a pas les idées très claires à cette époque
En 2012, la situation est si dramatique que je ne reconnais plus mes amis. Un jour que je rends visite à un pote déprimé qui vient juste de perdre son emploi, militant de gauche, il me confesse qu’aux élections prochaines, il votera Aube Dorée. Choqué, je lui demande s’il est conscient de la dangerosité de ses propos et des répercutions d’un tel choix. Les mains tremblantes, il me répond qu’il s’en fout : « Tout ce qui m’importe aujourd’hui c’est que ces skinheads entrent dans le Parlement et cassent la gueule des parlementaires. » Le connaissant, je suis certain qu’il a dit cela pour me provoquer et qu’il ne votera jamais Aube Dorée. Mais à méditer quand même…

5) Selon un sondage publié par le quotidien de gauche Elefthérotypia en 2013, 30 % des Grecs regrettent la Junte des Colonels
2010, la question de la Junte des Colonels reste un sujet tabou. Si personne n’ose en parler ce n’est pas que les nostalgiques de régimes dictatoriaux et monarchiques aient disparu (les plaies de la guerre civile étaient encore profondes), mais surtout parce que la démocratie et l’entrée de la Grèce dans l’Union européenne en 1981, avait apporté à ce pays si tourmenté, une certaine stabilité diplomatique et économique. (N’oublions pas que la Junte des Colonels avait très mal géré avec la crise de Chypre les intérêts nationaux du pays.) Quand la crise de 2010 éclate, tous les partisans de ces temps où régnait « l’ordre et l’éthique » commencent à sortir de leur coquille. Par exemple, le chef du parti d’extrême-droite LAOS, Géorgios Karatzaferis dans sa chaîne « art-tv », se permet a maintes reprises de répéter que « Même si du temps de la junte des Colonels, il n’existait pas de liberté d’expression au moins, toujours selon lui, le pays n’avait pas d’étrangers et n’était pas endetté. »

6) … des rapprochements avec des courants radicaux de l’armée, de la justice, de la police
« Un soir à Kalamata, une Grecque aperçoit un homme de couleur dans son jardin. Inquiète, elle téléphone à la police. La réponse de la maréchaussée est rapide, et très claire : « Non, la police n’enverra aucun de ses officiers sur place » Cependant, la dame peut appeler Aube dorée, qui viendra faire le nécessaire… Serviable, le policier à l’autre bout du fil donne à la dame le numéro de téléphone à composer pour obtenir l’assistance des milices du parti néonazi. Choquée, la femme raccroche et se refuse à obtempérer. Elle attend. Toujours inquiète, elle finit par retéléphoner à la police. Même réaction : « Qu’elle appelle donc Aube dorée, et son problème sera réglé. Non, la police n’interviendra pas, elle n’en a pas les moyens. » À nouveau, la femme raccroche. Il n’est pas question pour elle de demander aux néonazis de venir. Pourtant, quelques minutes plus tard, les milices d’Aube dorée déboulent. Il n’y a plus personne dans le jardin de la femme. Mais à quelques dizaines de mètres de là, se trouve une maison occupée par un Pakistanais. En quelques minutes les gorilles en uniformes paramilitaires l’encerclent. Puis ils y foutent le feu. Fin de l’histoire. Nous ne sommes pas en 1938. Nous ne sommes pas en Allemagne. Nous sommes en 2012, en Grèce, un pays connu pour sa douceur de vivre et l’hospitalité de ses habitants. Un pays ruiné par une gestion corrompue, et surtout par les volontés absurdes de gouvernements étrangers et de banquiers centraux qui n’ont aucune idée, aucune conscience du monstre qu’ils sont en train de réveiller et de nourrir, encore et encore, avec chaque mesure d’austérité inique et inefficace qu’ils imposent par la force à un pays exsangue. » Article de Fuu Hoouji dans L’Obs (17 septembre 2012).

7) Ou encore de l’Église
En ce qui concerne la religion, même si le mot laïcité est un mot d’origine grecque. La séparation de l’Église et de l’État a toujours été un sujet très sensible en Grèce. C’est avec difficulté que le mariage civil a été introduit en 1982 et lorsqu’en 2000, l’État a dû faire retirer la mention de la religion sur les cartes d’identité, l’archevêque Christodoulos a organisé d’énormes rassemblements populaires. La Grèce n’a toujours pas connu la séparation Église-État . Encore aujourd’hui, l’État grec verse diverses subventions, et divers privilèges sont toujours accordés aux popes. En titre de comparaison, même si en Turquie 99,8 % de la population est enregistrée comme musulmane, la Turquie est officiellement, depuis 1928, un pays laïc sans religion officielle.

8) La police procurait à des membres de l’organisation du matériel de télécommunication, ainsi que des matraques, pour qu’ils puissent localiser et charger les manifestants en tant que ’’citoyens indignés’’
Areti Athanassiou : « Des agents de police ont couvert Periadros », Ta Nea, 17 avril 2004.

9) Aube Dorée n’a toujours été qu’un gang de rue
« Entre 1992 et 1997, plus de 50 agressions ont été signalées à Athènes, à Thessalonique, à Patras, à Komotiní et à Chania. La méthode d’attaque suit à la lettre l’exemple des squadristi, les faisceaux de combat créés par Mussolini : opérations éclairs, attaques au couteau, à la matraque et à la barre de fer, passages à tabac particulièrement violents, et fuite immédiate des auteurs. » (Aube Dorée, Livre noir du parti nazi Grec, Dimitris Psarras)

PAR : F. Foinikiotis
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