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par Justhom, groupe de Rouen le 19 mars 2018

Ecarter les pédagogues de l’obscurantisme et du mensonge !

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Addictions, maladies professionnelles, scandales sanitaires

 Tous ces responsables politiques, épaulés par des pédagogues « experts » en matière de lutte contre les méfaits de l’alcoolisme, du tabac et de la drogue, qui, à longueur de discours, de conseils, d’écrits, de passages sur les chaînes de télévision nous distillent leur bouillie verbale, nous bourrent le mou… Ils nous disent qu’il faut que nous prenions soin de notre santé, mais de notre santé, ils s’en contrefoutent. Ce qui les intéresse au plus haut point et sous plusieurs aspects, ce sont les retombées financières des ventes d’alcool, de cigarettes ou de drogue. D’autant que toutes les personnes addictives à ces drogues sont facilement manipulables et ne risquent donc pas de remettre en cause le système répressif et l’exploitation, qui sévissent depuis des siècles.

Le double langage des politicards


Les mêmes qui prétendent mener la lutte contre les ravages de l’alcool, du tabac et de la drogue, pour préserver notre santé sont d’une grande discrétion lorsqu’il s’agit de lutter contre les maladies professionnelles. Ils sont muets lorsqu’il s’agit de dénoncer les atteintes portées par les exploiteurs (le patronat) à l’intégrité physique et morale des travailleurs. Ils sont d’une modestie de violette pour dénoncer le racket des laboratoires pharmaceutiques, envers la Sécurité sociale. Ils sont d’une discrétion absolue concernant les dangers de certains médicaments que ces mêmes laboratoires mettent sur le marché, médicaments censés guérir nos maladies, mais qui en fait, les aggravent.

Ces médicaments, il y en a plus de 70, mais, je me cantonnerai à n’en citer que quelques-uns. Le Médiator, commercialisé par les laboratoires Servier en 1976, est un médicament coupe-faim pour les diabétiques en surpoids. Le benfluore qui le constitue peut provoquer de sévères atteintes aux valves cardiaques et une hypertension artérielle pulmonaire mortelle. Il sera interdit en 2010. Toutefois, plus de 5 millions de personnes ont consommé du Médiator entre 1976 et 2010, alors que les responsables de ce laboratoire étaient informés des risques. C’est environ 2 000 décès qui pourraient lui être imputables. Le Diane 35, produit par les laboratoires Bayer pour combattre l’acné, serait à l’origine de 400 décès. Le Viox est un anti-inflammatoire produit par les laboratoires Merck. Il est responsable de 160 000 crises cardiaques et de 40 000 décès rien qu’aux États-Unis.

Dans la grande distribution ce n’est guère mieux, voici quelques scandales alimentaires : la vache folle entre 1986 et 1996 ; la contamination à la dioxine en 1999, qui a touché la viande de porc, la volaille, les œufs ; la grippe du poulet en 2003, qui a fait 240 morts ; le lait maternel frelaté en 2008 ; l’affaire Spanghero en 2013, où la viande de cheval a été vendue à la place de la viande de bœuf ; les tartelettes Ikéa aux matières fécales, en 2013 ; les chevaux de laboratoire, impropres à la consommation, rachetés aux laboratoires Sanofi-Pasteur et vendus en boucherie en 2013. Autant s’arrêter là, car la liste serait trop longue...

Le bal des faux-culs


D’un côté, les responsables politiques et leurs experts font semblant de vouloir lutter pour mettre fin à ces fléaux – l’alcool et le tabac – et, de l’autre, ils augmentent les prix de ces produits., ce qui fait entrer dans l’escarcelle des gouvernements des taxes supplémentaires. En ce qui concerne la drogue, ils sont d’une grande passivité envers les réseaux de trafiquants nationaux et internationaux. Ils ne se donnent guère de moyens pour éradiquer ce fléau et traquer les dealers, y compris dans les cités, à la sortie des écoles, des collèges et des lycées. Et pourtant, ils les connaissent d’autant plus que la plupart agissent au sus et à la vue de tous, mais cette « tolérance passive » leur permet d’acheter la paix sociale.

Par leur comportement inconsidéré, ils sont les complices de milliers de morts et de suicides. Ils sont responsables des tueries et des crimes commis dans le milieu de la drogue. Alors, pour se donner bonne conscience et encore une fois nous tromper, ils fustigent les consommateurs, les gens qui ne dénoncent pas les dealers. Ils se font parangons de bonne foi en mettant en place des campagnes de prévention et en laissant le fléau s’étendre… Comme nous l’avons déjà évoqué, ces mêmes hypocrites qui dénoncent les ravages de l’alcool, du tabac et de la drogue sont d’un silence assourdissant en ce qui concerne les maladies professionnelles que les patrons persistent à ne pas vouloir reconnaître. Concrètement, on peut mourir de maladies professionnelles sans que ceux qui en sont à l’origine s’en offusquent (affections causées par les poussières d’amiante ; silicose et tuberculose qui n’ont jamais vraiment disparu et qui aujourd’hui se développent ; cancer broncho-pulmonaire, dû aux infiltrations de fibres d’amiante, plaques pleurales, etc. Une fois encore, la liste serait trop longue.

La mafia capitaliste


La société capitaliste est une véritable mafia entre les mains de plusieurs clans (patrons de l’industrie, de la grande distribution, des laboratoires pharmaceutiques…) qui, sans aucun scrupule, mettent à sac le pays pour s’accaparer et se partager les richesses créées par les travailleurs-euses. Pour assurer leurs profits, ils maintiennent les travailleurs-euses dans l’ignorance des risques qu’ils encourent, au travail ou avec les traitements qu’ils suivent lorsqu’ils sont malades. Et tant pis si les empoisonnements, les affections mortelles surviennent. Ils seront source de profits tant qu’ils ne seront pas découverts. L’État et le gouvernement coordonnent tous ces clans, reçoivent leurs lobbyistes et, au passage en tirent de substantiels bénéfices, ne serait-ce que par les taxes, impôts et TVA qu’ils appliquent aussi sur le tabac, l’alcool et les médicaments dangereux. Mais n’est-ce pas le comble du cynisme que de faire reposer un budget de fait sur la perpétuation de tels fléaux !

Il n’y aura de politique efficace en matière de santé publique, de lutte contre les addictions et les maladies professionnelles que lorsque nous serons décidés à en finir avec le diktat du grand capital, dans ces domaines comme dans tous les autres. Seuls le fédéralisme autogestionnaire et une gestion transversale de l’industrie pharmaceutique, impliquant producteurs et patients, pourront nous épargner les catastrophes sanitaires et les empoisonnements de masse. Il en va de même avec l’agroalimentaire, qui devra associer producteurs et consommateurs.

Il y a urgence à écarter les beaux parleurs et les profiteurs pour empêcher la mise à sac de notre santé, de nos vies.

PAR : Justhom, groupe de Rouen
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