Un bilan criant de vérité

mis en ligne le 6 juin 2013
1709HomophobieLe rapport annuel de SOS Homophobie vient de paraître et confirme le malaise ressenti au cours des manifs de droite et d’extrême droite « Un papa, une maman ». Pas moins de 2 000 personnes interrogées par l’association dressent le triste tableau de la montée en puissance de l’homophobie qui a continué à se développer et s’ancrer en France en 2012. 159 % d’augmentation de propos homophobes relevés sur les sites Internet, 49 % dans les médias, 38 % en milieu scolaire…
À ce sujet, SOS Homophobie rappelle qu’un adolescent homosexuel a, selon les études, entre sept et treize fois plus de risques de tenter de mettre fin à ses jours qu’un ado hétérosexuel. « Les agressions physiques à caractère homophobe et transphobe demeurent un douloureux problème en France en 2012 », déplore encore le rapport. On a dénombré 122 cas, notamment dans le parc de la Villette et le jardin des Tuileries, à Paris, qui ont été signalés plusieurs fois. « Des agressions particulièrement violentes y ont été commises : guet-apens, viols, passages à tabac et tentative de meurtre. » L’association constate également une recrudescence des propos homophobes depuis les manifs contre le mariage pour tous. Quelques exemples : une étudiante agressée dans la Loire parce qu’elle tenait sa petite amie par la main, frappée et jetée à terre, puis traînée par les cheveux, tandis que personne alentour n’a réagi. Un homme de 36 ans victime d’un viol collectif en Bretagne par cinq hommes qui l’ont insulté avant de le rouer de coups. Trois des agresseurs l’ont violé, puis laissé nu à terre, après une heure de sévices. La victime se dit traumatisée mais a tout de même tenu à témoigner. Dans les Yvelines, une étudiante a été battue et insultée par son cousin après qu’il eut découvert son homosexualité en fouillant dans son téléphone. Avec trois de ses amis, il a abusé sexuellement d’elle « pour la guérir ». Et les exemples foisonnent dans le rapport de SOS Homophobie. Ça promet après le passage de la loi… Le but des droits pour tous étant à la base une reconnaissance sociale des LTGB, qui n’ont pas fini de gueuler : « Y’en a assez, assez, assez de cette société qui ne respecte pas les trans, les gouines et les pédés. »