Ici Tunis, appel à la solidarité

mis en ligne le 28 juin 2012
Durant et après le soulèvement populaire du 17 décembre 2010 au 14 janvier 2011 en Tunisie, une nouvelle brèche dans l’histoire politique du pays s’est ouverte, non seulement par rapport à ses conséquences sur la structure sociopolitique du pays, mais aussi sur la pensée et la théorie révolutionnaires. Désormais, une partie grandissante des militants jeunes et moins jeunes se sont débarrassés des dogmes hérités de plusieurs générations de gauche en Tunisie qui croyaient en des moyens de luttes archaïques, autoritaires et qui aliénaient les militants au lieu de les émanciper (partis, hiérarchie, bureaucraties). Les jeunes tunisiens qui se sont soulevés contre la tyrannie n’avaient pas besoin d’un parti ou d’un leader pour les guider, ils ont su créer leurs propres moyens de résistance, ont pu s’auto-organiser en des comités autonomes, ont réussi à inventer des formes de lutte, inconnues jusque-là. Le peuple a su démontrer qu’il n’avait besoin que de lui-même pour faire sa révolution. C’était une leçon historique pour une gauche qui a longtemps sombré sous les illusions staliniennes les plus absurdes, et c’était tout à fait naturel et compréhensible que les jeunes révolutionnaires les plus avertis aient déserté ces vielles structures pour créer les leurs en se basant sur de nouveaux concepts (autogestion, autonomie, horizontalité). La pensée libertaire en Tunisie s’introduit de fait et sans assise théorique ou idéologique. D’où l’émergence de plusieurs expériences de mouvements révolutionnaires (Front de libération du peuple tunisien, Mouvement des jeunes tunisien, Mouvement des jeunes de la dignité, Mouvement désobéissance, etc.). Tous ces mouvements, bien qu’ils partagent les mêmes valeurs et les mêmes pratiques clairement anti-autoritaires et libertaires, n’ont pas su développer une plateforme d’action commune et concrète pour des raisons subjectives et objectives, surtout du fait de la récupération par la contre-révolution de gauche comme de droite, avec l’aide des grandes forces impérialistes. Pendant la période des élections, ces mouvements, enfants légitimes de la révolution, se sont vus rétrécir étant donné le manque de moyens et de coordination face à la machine médiatique, la logistique du pouvoir et l’épuisement moral et matériel de certains d’entre eux.
Il est impératif maintenant que ces divers groupes de jeunes révolutionnaires aient la conscience que l’union est une obligation et c’est la tâche que nous – jeunes anti-autoritaires tunisiens – devons faire le plus vite possible.
Pour cela, nous nous adressons à nos camarades partout dans le monde par solidarité militante dans le but d’essayer de faire émerger en Tunisie cette nouvelle force. Le manque de moyens matériels et logistiques est un obstacle majeur pour nous, et vu que la post-dictature ne nous laisse pas le choix, nous pensons créer une association fantoche pour pouvoir avoir un local qui sera une adresse reconnue à tous ces jeunes révolutionnaire. Avoir notre propre lieu est la condition de tout travail révolutionnaire sérieux et réfléchi, sans oublier la fourniture nécessaire (bureaux, matériels, livres, revues). Ce local pourra aussi nous aider à résoudre quelques problèmes financiers (certaines tâches et produits, les foires du livre, les gadgets, etc.) par les contributions des adhérents qui seront notre seule source de financement pour garder notre indépendance.

H.



COMMENTAIRES ARCHIVÉS


julien bézy

le 9 juillet 2012
Je croyais que l'islam avait tout gagné d'après les médias.