Laïque ta mère !

mis en ligne le 11 février 2010
Propices au racolage le plus vulgaire, les périodes pré-électorales ne sont jamais avares en démagogie scabreuse et coups médiatiques minables.
Clients fidèles des plateaux télé, où se côtoient en permanence les abonnés du commentaire politique autorisé et les comiques affligeants du grand rigolodrome qu’est devenue la petite lucarne, les leaders révolutionnaires professionnels ont désormais tout assimilé du marketing publicitaire de la politicaillerie votarde.
Orphelins d’une classe ouvrière élue qui devait, selon leurs prophètes, délivrer le genre humain, les révolutionnaires fin de race du trotskisme, après avoir misé sur les travailleurs immigrés, absents eux aussi au grand rendez-vous de l’histoire, ont découvert dans « les cités » un nouveau vivier où espérer trouver le fer de lance de l’anticapitalisme militant. Et tant pis s’il faut en passer pour cela par le tapis de prière, le voile jeté sur la condition féminine, et s’intoxiquer jusqu’à l’overdose avec cet « opium » qui, jadis, reléguait le peuple jusqu’au tréfonds de l’obscurantisme.
Se souvenant que ses idoles – Marx, Engels, Lénine et Trotski – étaient elles aussi plus ou moins barbues, Besancenot, le Tariq Ramadan poupard du NPA, profitant de l’intérêt des médias pour les élections à venir, vient donc à son tour de donner un coup de pouce à ceux qui, au mépris de ce qu’a coûté dans ce pays la lutte pour le rejet de la religion hors du champ social, rêvent tout haut de l’y voir revenir.
Malgré leur catéchisme sectaire et leur côté grand prêtre pour l’un et bonne sœur des travailleuses-travailleurs pour l’autre, Pierre Lambert et Arlette Laguiller, concurrents des LCR et NPA au bazar de la révolution permanente, nous avaient épargné ce reniement des principes premiers de la laïcité.
Puis vint Besancenot, la Christine Boutin du trotskisme…