Urgence d'une forte mobilisation antinucléaire

mis en ligne le 16 mai 2004

Pendant que certains s'amusent à combattre les éoliennes (c'est facile, elles ne demandent qu'à tomber avec la complicité discrète des partisans du nucléaire et le soutien efficace des médias), EDF et Areva préparent activement le renouvellement du parc électronucléaire sans être terriblement inquiétés. Même la programmation de la privatisation progressive d'EDF, déjà bien entamée, ne soulève pas des protestations à la hauteur des dangers : la CGT-énergie se bat surtout pour le maintien des conventions EDF et remet peu en cause la politique énergétique d'EDF. Déjà parsemée d'incidents et de pratiques dangereuses (utilisation d'intérimaires peu qualifiés, dépassement de normes de rejets, dissimulation d'informations, etc.), la gestion du parc nucléaire est une véritable bombe à retardement si elle est confiée aux intérêts privés. C'est pourtant ce qui se profile, et à l'occasion du « changement » de gouvernement, Raffarin vient d'affirmer clairement devant l'Assemble nationale que le choix énergétique du nucléaire n'a même pas besoin d'être débattu par les députés : la France va renouveler ses centrales avec des réacteurs EPR et privatiser EDF-GDF.

Pourquoi se gêner ? L'immense majorité des partis politiques est pro-nucléaire : lors des dernières élections, en s'associant au PS, les Verts ont mis un bâillon sur ce sujet, la LCR s'est alignée sur LO (favorable au nucléaire, même militaire), et les problèmes d'environnement étaient remarquablement absents des débats. Les associations antinucléaires, malgré la manifestation du 17 janvier à Paris, n'arrivent pas à créer un rapport de force suffisant, faute d'une mobilisation massive de la population pourtant majoritairement opposée au nucléaire.

La cote d'alerte est dépassée. Si les militant.e.s antinucléaires ne mettent pas toute leur énergie maintenant pour créer une opposition massive à l'EPR, nous sommes condamné.e.s à subir cinquante ans de plus de nucléocratie. Dans les années 70, on gueulait « inactifs aujourd'hui, radioactifs demain ». Grâce à Tchernobyl, aux essais et aux fuites accidentelles ou régulières des installations nucléaires, c'est chose faite. Qu'est-ce que nous réserve après-demain ?

« Le nucléaire tue l'avenir », c'est le slogan que l'assemblée générale du réseau Sortir du nucléaire[[Au 9, rue Dumenge, 69317 Lyon Cedex 04. Sur le web : <[- http://www.sortirdunucleaire.org] .]] a décidé de populariser cette année, dans une mobilisation qui doit aller crescendo. Après une manifestation à Pertuis en février contre le projet ITER, c'est un tour de France antinucléaire qui va débuter le 25 avril à Fessenheim-Colmar.

Bob