Relaxe pour les cinq inculpés !

mis en ligne le 22 septembre 2003

Procès de Fumel

Pour avoir mis hors d'état de nuire en 1999 un incinérateur d'ordures ménagères à Fumel, dans le Lot, 14 militants d'AC! Clash ont été poursuivis et mis sous contrôle judiciaire : interdiction de se réunir, de participer à des actions militantes, etc. Cinq d'entre eux vont passer en procès le 17 septembre au tribunal d'Agen pour « destruction de biens publics et sabotage ».

En réalité, l'administration avait mis en évidence que cet incinérateur ne respectait plus les normes anti-pollution. En clair, cette usine empoisonnait les populations locales et leur environnement. Fallait-il attendre un nouveau scandale d'incinérateurs polluants pour réagir comme à Albertville ou Besançon où l'on a vu l'abattage de bétail, l'interdiction de consommer certains produits contaminés à la dyoxine, et l'augmentation de la mortalité de la population ?

Dans une situation où l'État, incapable de réagir pour nous protéger en n'appliquant pas ses propres directives, et où les exploitants de l'incinérateur continuaient à engranger du profit sans scrupules, des individus ont appliqué le seul moyen de défense qui leur restait.

Nous comprenons le geste des personnes qui sont maintenant convoquées devant le tribunal d'Agen le 17 septembre. C'est pourquoi nous demandons que la relaxe soit prononcée à leur encontre, que l'Etat soit convoqué dans ce dossier pour non assistance à personnes en danger et que les exploitants de l'incinérateur mis hors d'état de nuire soient traduits en justice pour répondre de leur avidité qui pouvait être mortelle, à terme.

Nous relevons aussi qu'une autre association de lutte contre les incinérateurs, APPEL, est traduit en procès à Montpellier le 18 septembre pour avoir dénoncer dans son bulletin une filiale de la Lyonnaise des Eaux qui gère l'incinérateur controversé de Lunel (Hérault). Alors que dans le même temps, les plaintes des associations contre ces géants du traitement des ordures ménagères finissent dans des tiroirs.

Ces procès doivent être l'occasion de mettre en évidence la collusion entre multinationales et pouvoirs publics dans les domaines du traitement des ordures ménagères, des OGM, du nucléaire etc. C'est la raison du plus fort et de l'argent contre les intérêts et les revendications des populations qui priment. A nous d'inverser le rapport de force, notamment en soutenant les luttes contre les incinérateurs, pour le tri sélectif, contre les multinationales de l'environnement. Au delà, il nous faut revendiquer le retour des activités telles que le tri des ordures ménagères, leur collecte sélective, etc. dans le domaine public communal où nouspourrions nous organiser sans notion de profit et de pollution lucrative.

Secrétariat aux Relations Extérieures de la Fédération anarchiste, relations-exterieures@federation-anarchiste.org