Contre le fascisme et la misère c'est la lutte sociale qui est nécessaire !

mis en ligne le 2 septembre 2007

Voiron

C’est sur ce slogan très repris que nous avons défilé lors de la manifestation du 8 juin 1998 à Voiron, en Isère. Celle-ci a eu lieu à l’initiative et en soutien à Ras l'Front, dont la section voironnaise a été attaquée le 5 juin, lors d’une conférence sur le thème «Le FN et les idées qu’il véhicule».

Attaque par un commando fasciste

Alors que les premiers arrivants s’installaient dans la salle de réunion, un commando d’une dizaine de personnes masquées, matraques à la main, a lancé des fumigènes et des bombes lacrymogènes. Ils ont matraqué quatre personnes, dont deux anciens déportés de quatre-vingt ans. Par la suite, des plaintes ont été portées. Les locaux rendus inutilisables, les cent cinquante personnes présentes ont largement débattues à l’extérieur de la salle des fêtes durant trois heures des moyens pour combattre le fascisme.

La tension monte en Rhône-Alpes suite à une série d’actes de ce genre : incendie de la librairie La Plume Noire à Lyon en février 1996, attaque du local CGT en Savoie avant les élections prud'hommales, commando contre l’Unef-ID à Lyon 3, et saccage du Planning Famillial de Villeurbanne il y a peu de temps.

Dans le climat politique favorable de l’alliance régionale entre Million et le FN, ces groupuscules de plus en plus organisés tentent ouvertement d’intimider les militants antifascistes, en montant d’un cran dans l’agression : cette fois ils s’en prennent physiquement aux personnes. Ce qui est inquiétant pour nous est aussi le relativement faible relais médiatique de cet attentat, et le peu d’importance que semble accorder la police à ce genre d’affaire. Si ces commandos ont le vent en poupe, il est plus que temps de riposter.

La ville de Voiron n’avait pas vu une manifestation d’une telle ampleur depuis longtemps, et sa région s’est fortement mobilisée à l’annonce de cet acte déplorable. Cette manifestation était à la fois politique, syndicale et associative, beaucoup de militants sont venus badgés, avec leurs autocollants et leurs drapeaux (CNT, SCALP, PAS, FSU, SUD…), et peu de cortèges étaient formés : celui de la Fédération anarchiste, de Ras l'Front, du syndicat de chômeurs CGT de Voiron et du PC. La présence libertaire a été très fortement remarquée grâce à la mobilisation des groupes de la région (Grenoblois, Lyonnais, Stéphanois) et de leurs sympathisants. Beaucoup de personnes ont tenu à rester dans notre cortège et ont repris avec vigueur nos slogans, à la fois condamnant le FN et le fascisme.

Réponse de masse !

Ce fut l’occasion également de montrer notre détermination à dénoncer la xénophobie d'État en rappelant la complicité du gouvernement Jospin, qui continue à expulser grâce aux lois liberticides Chevènement et celles de ses prédécesseurs. Ces slogans pour la régularisation des sans-papiers ont été fortement appréciés et partagés, ce qui démontre que la lutte contre le fascisme doit se mener sur tous les fronts, et qu’il nous faut sans cesse rappeler que seul ce type de lutte sociale, contre l'État et le capitalisme, porteur d’un projet social alternatif et à développer, viendront peut être à bout du fascisme.

Depuis le mercredi 17 juin, les militants du groupe Jules-Vallès s’expriment dans l'émission «Globule noir» sur Radio Grésivaudan (à Grenoble, 89 Mhz) chaque mercredi de 20 h 30 à 21 h 30).

Olivier et Séverine
groupe Jules-Vallès (Grenoble)